L'Homosexualité

Contexte

En France et dans les pays latins en général, il y a une résistance généralisée à l'idée que ne importe quel aspect du comportement humain puisse être contrôlé par des mécanismes biologiques et en particulier par des influences génétiques. Corrélativement, on pense couramment que l'homosexualité, et donc plus largement l'orientation sexuelle, est déterminée soit par les premières relations avec les parents (le complexe d'Œdipe freudien qui ne serait pas correctement résolu) ou plus généralement par les interactions sociales qui conditionneraient l’identité et l’orientation sexuelle d'un individu (théorie du genre).

Plus de 30 ans de recherches sur les mécanismes biologiques de la différenciation sexuelle et le contact avec de nombreux scientifiques travaillant dans ce domaine essentiellement aux États-Unis m’ont convaincu que l'orientation sexuelle est en grande partie un aspect de la différenciation sexuelle contrôlé par l'action précoce des hormones testiculaires (la testostérone et l'œstradiol) ou plus directement par des influences génétiques. Ceci est clairement démontré dans de nombreux modèles animaux et des données corrélatives suggèrent fortement que les mécanismes identifiés chez les rongeurs et d'autres mammifères sont actifs chez les êtres humains. En tant que biologiste, j’ai aussi beaucoup de mal à croire que l'évolution ait laissé s’établir un contrôle de l'orientation sexuelle par des mécanismes aussi variables que les interactions avec les parents et les pairs alors que cette orientation a un rôle crucial dans le succès de reproduction et donc dans la transmission des gènes à la génération suivante. Le contrôle de cette caractéristique individuelle doit être déterminé par des mécanismes beaucoup plus solides!

En 2006, Stéphane Clerget, un psychiatre parisien (FR), a publié un livre qui prétendait présenter une synthèse entre les explications biologiques et psycho-analytiques (freudiennes) de l'homosexualité Comment devient-on homosexuel, 2006, JC Lattès, Paris). À la lecture, il est devenu clair toutefois que ce livre réfutait toutes les interprétations biologiques et était en fait une apologie des explications psycho-analytiques. Je me suis alors senti obligé d'écrire une réplique à ce livre et celle-ci a été publiée en 2010 sous le titre: «Biologie de l'homosexualité: on nait homosexuel, on ne choisit pas de l'être» (Mardaga, Wavre BE 2010).

Le livre a suscité beaucoup d'intérêt et de discussions dans les médias francophones (presse écrite, radio et télévision). Une édition anglaise a également été publiée par Oxford University Press (2011, NY USA: "The biology of homosexuality»). Les pages qui suivent résument les données scientifiques actuellement disponibles qui suggèrent, si elles ne le prouvent pas, l'existence de mécanismes biologiques qui déterminent ou du moins influencent fortement l'orientation sexuelle. J’y indique également des liens vers des médias où mes livres, conférences et interviews sur ce sujet sont présentés.


Argumentation scientifque

Livres publiés

Conférences

Presse, Radio, TV

© Jacques Balthazart 2019